( La précieuse photographie surexposée, ci -dessus à droite, nous montre Edgard D'Hont au travail, sous l'oeil bonhomme du meilleur ami de ses dernières années, le commissaire à la retraite Jules Farineau et le regard plus aigu de sa logeuse Berthe Vandaul-Michel. Le cliché date du milieu de la fin des années 1930)
Bien sûr, le vingtième siècle vit l'accomplissement des Kandisky, Mondrian, Picasso, Munch et tant d'autres génies...Leurs travaux étaient-ils pour autant seuls à s'avérer dignes d'exemplarité? La peinture paysagiste, d'une totale humilité, méritait-elle de se voir dénigrée sous le prétexte qu'elle se "satisfaisait" de reproduire l'exacte réalité? Peut-on affirmer sans honte que ces oeuvres bucoliques nient tout ressenti sincère, toute expression originale, toute réflexion?
Poser ces questions induit une réponse forcément négative. Aussi apparaît-il ici indispensable de présenter, au travers de ce site, à nouveau l'artiste méticuleux et sincère que fut Edgard D'Hont. Lui qui, au travers de ses peintures et de ses actes, a non seulement servi sa cause et ses envies, mais surtout celles de tous ses contemporains qui ignoraient jusqu'à l'existence, par exemple, de l'impressionisme....
Initiateur inspiré de la première exposition picturale moderne au coeur de Liège, Edgard D'Hont aura servi une cause qui surpasse la simple activité de peindre ou de commercer dans l'art.
En Camille Destrée, l'illustre théoricien au style "coup de poing",Olympe Gilbart, le politicien local et Maurice des Ombiaux, le littérateur, Edgard D'Hont trouvera des comparses prestigieux, unis dans le plus noble des combats: celui de la reconnaissance d'une nation wallonne. Cependant, viscéralement asservi à son lopin de terre, le paysagiste à l'âme principautaire, rêvera surtout d'une Wallonie forte du respect de ses esprits locaux. Cette vision privera le peintre de figurer dans la mémoire historique d'une Communauté qui préfèrera "uniformiser" son style en gommant ses disparités internes. La palette d'Edgard D'Hont a révélé bien plus de richesses que toutes celles offertes par la majesté des décors mosans. Elle en a démontré, non seulement la beauté mais aussi l'âme, le coeur et le sang.
Ce site, fruit de longues recherches, avec humilité, par respect de l'esprit du Maître de Chênée, espère prouver cette hypothèse...
La découverte débutera donc, après la présentation de quelques oeuvres au chapitre " l'exposant" ,en l'année 1861 lorsqu'une simple Liégeoise accouche de son troisième fils... Le père du nouveau-né, exalté, lui décernera le prénom d'Edgard...puis celui plus ostentatoire de...Napoléon!
La Wallonie, ce jour-là, besogneuse, à l'abri de ses nouveaux terrils et des âcres fumées de sa nouvelle industrie, ignore que ce nourrisson va, un jour, l'enrichir de ses compétences, de la minutie de son rendu, de son éclairage, bref, de son amour sincère...
Nul doute que ce bébé, les yeux à peine ouverts, a ressenti la magie des clartés et des ombres qui lui serviront de muses...
Son histoire, égrénée de printemps en hivers, se passera là, où comme l'avouait Arthur Rimbaud :"...la lumière pleut..." !