Un chaland à LIEGE

LE COLLABORATEUR AVISE DU MUSEE DE LA VIE WALLONNE...

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Edgard D'Hont , défenseur jusqu'à l'obsession de sa principauté, ne se bornera pas à la reproduire avec talent sur nombre de toiles et panneaux. Il en apprendra tous les secrets historiques, toutes les coutumes et les moindres détails de son riche folklore. Il nous apparaît donc évident qu'il ait collaboré étroitement avec le musée le plus spécialisé en ces matières, à savoir le Musée de la Vie wallonne. Le paysagiste sera même remercié pour son talent par le biais de l'obtention, en début de vingtième siècle, de la pièce d'étain honorifique décernée par l'institution en remerciement d'actions menées...Sous le pseudonyme d'Edgard DESBRUYERES, le Chénéen rédigera nombre d'articles pointus censés éclairer ses contemporains sur les richesses de leur patrimoine.

Le musée toujours aussi actif a bien entendu survécu à son dévoué collaborateur et continue ainsi son oeuvre magistrale. Tout passionné de culture se doit de le visiter. En 2018 s'est achevé l' inventaire d'une collection originale qui appartenait à un certain Felix SCHROEDER. Ce dernier avait en effet légué à la ville de Liège ,à son décès en 1937,un ensemble de tableaux en sa possession. Ce vibrant "amateur d'art", au demeurant marchand de cigares installé Place Verte, nous ramène à  l'artiste présenté tout au long de ce site. En effet, le discours rédigé par D'Hont en l'honneur du jubilé de son ami Mataive, (voir la page "LES CINQ") nous confirme le rôle incontestable de Schroeder lors de la réalisation par le groupe artistique de sa première exposition picturale. La galerie improvisée dans les locaux de la salle de l'EMULATION (occupés avec lustre aujourd'hui par le Théâtre de Liège) donnera à la Cité ardente une impulsion déterminante vers la modernité et la mise en exergue de ses artistes et de leurs oeuvres. Schroeder , hyperactif notoire, a aussi créé en 1915 une association caritative nommée: " CRAPETTE CLUB" (la crapette est un jeu de cartes)...Il  invita , bien sûr , ses amis artistes à y adhérer. C'est ainsi qu'il eut alors une idée qui, aujourd'hui, nous comble de bonheur. Dans une série de minuscules et "dérisoires" couvercles de boîtes à cigares , il découpa une forme de palette de peintre et suggéra à ces derniers de la décorer. Le site du Musée nous propose l'ensemble de ces oeuvres touchantes de 15,5cm sur 9,5 ! Pour atteindre le catalogue en ligne qui les propose il suffit de joindre l'adresse mail: http://collections.viewallonne.be.  Edgard D'Hont, très participatif, réalisa trois plaquettes. Son talent y explose d'une manière criante prouvant ses capacités extraordinaires lors de la réalisation d'oeuvres de petites dimensions. La direction du musée, à notre énorme satisfaction, nous a autorisé à reproduire ses tableautins ici. Merci donc à mesdames Quoilin et de Rassenfosse. Les trois paysages ont été réalisés en 1917.

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copyright.Province de Liège-Musée de la Vie wallonne n° d'inventaire 5056673

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Copyrignt. Province de Liège-Musée de la Vie wallonne. N° d'inventaire 5056672

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Copyright. Province de Liège-Musée de la Vie wallonne.N° d'inventaire 5056674  Ce paysage reproduit un petit coin de la rivière la Hoëgne.

Nous avons jugé utile de présenter ici une vue de la Place Verte telle qu'a dû la fréquenter Edgard D'Hont de son vivant. La boutique de cigares de Felix Schroeder y avait son siège. Nul doute que le paysagiste chénéen et ses amis durent y passer beaucoup de temps à de nombreuses reprises....Que de projets réels ou illusoires ont ainsi surgi parmi les volutes de fumée et des relents de nicotine...( ci à droite Félix Schroeder pose fièrement, sûr de ses réussites commerciale et relationnelle)

Schroeder
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En 1887, Edgard D'Hont, de passage à la pointe de la BOVERIE fichée entre la Meuse et sa dérivation, va en quelques traits rapides immortaliser les petits hangars en planches érigés par les fondateurs du club d'aviron de l'Union Nautique de Liège. Ces esquisses, faisant partie désormais d'une collection privée demeureront "lettres mortes" et n'inciteront pas le peintre à retourner sur place afin d'y réaliser une toile en extérieur. Il est curieux de constater que malgré son attachement viscéral à sa région et ses très fréquentes visites dans la cité principautaire par le biais des secrétariats de la Fédération Artistes Liégeois et du Cercle des Beaux-Arts, sans compter ses innombrables expositions, les plus jolis sites de la ville n'ont jamais trouvé un intérêt pictural à ses yeux.En ce sens, il agit à l'opposé de l'un de ses meilleurs amis à savoir François Maréchal dont la plupart des sérigraphies auront Liège pour thème principal.

Encore insatisfait de ses capacités lorsqu'il réalise les deux épures reproduites sur cette page,Edgard D'Hont ,en ces années, semble toujours chercher la voie d'un vrai talent et demeure asservi aux aquarelles qu'il croit maîtriser mieux. Ces dessins rapides et annotés trouvent leur intérêt dans la représentation des lieux qu'ils décrivent sommairement, et qui , d'ailleurs, ont depuis subi d'importantes et nécessaires modernisations.

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Comme le paysagiste, au cours des décennies suivantes, l'Union Nautique n'en finira plus de s'affirmer. Elle permet, de nos jours, à certains d'atteindre la performance olympique et à d'autres de goûter au plaisir distractif de l'aviron.

La carte postale ci-contre est datée de l'année 1901. On  lui trouvera, à l'évidence, peu de similitudes avec les esquisses du paysagiste de Chênée. Les locaux ont déjà, entre 1887 et 1901 été largement rebâtis en dur...Ces modifications accentuent le caractère "historique" des "petits" dessins d'Edgard D'Hont.

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Il est avéré sans l'ombre du moindre doute qu'Edgard D'Hont et Ludovic Bauès furent très proches surtout au cours des années "à cheval" entre 19ème et 20ème siècle. Au vu de leur différence d'âge, il peut sembler évident que le Chénéen a accompagné son jeune et talentueux disciple sur les chemins du professionnalisme. Ce site nous montre plusieurs exemples de cette collaboration étroite. A Wenduine, les deux artistes découvriront ensemble les plages de notre littoral, les séjours de la famille Bauès à Méry sont prouvés par des tableaux souvent très intimes, quant au village de Rendeux il vécut une collaboration conjointe des deux artistes préparant un tableau futur de la même fermette...Nous ne résistons donc pas à vous présenter ici une oeuvre du cadet du groupe des "Cinq" représentant les "Toits de Liège".Ce magnifique tableau est proposé à la vente en février 2020 en la salle Lhomme à Verviers.Nul ne sait s'il a été réalisé après ou avant celui du paysagiste de Chênée mais nul doute que l'inspiration de ces deux oeuvres est franchement similaire...Les photos ci-dessous permettront au visiteur de ce site d'en acquérir la certitude. L'oeuvre d'Edgard D'Hont "De ma fenêtre à Chênée" est reproduite à la droite de sa "jumelle"

Il apparaîtra au visiteur liégeois avisé que le motif du tableau ci-contre se situait à Vaux-sous-Chèvremont et non dans la cité des Princes-Evêques. Concernant la vie et l'oeuvre stricte du paysagiste de Chênée, l'explication de ce tableau se trouve à l'entame de la page "De retour à Chaudfontaine".Pourquoi alors  proposer ce tableautin bucolique sur cette page dédiée à Liège ? A la lecture de notre site Monsieur et Madame Reginster-Bous nous ont fait parvenir la reproduction de cinq travaux du Chénéen. Le pont de l'île de Henne ci-contre fait partie de leur apport. Curiosité inhabituelle, cette huile a été réalisée sur....carton! Et même bizarement collée au dos de la couverture du recueil "Poesie et passe-timps" de Joseph Willem, président du Cercle du Caveau liégeois si célèbre dans la cité ardente.Voilà donc, pour nous, l'occasion de se remémorer cette association populaire qui joua un rôle essentiel dans la vie culturelle locale... Notre sympathique couple Reginster, par voie d'héritage, est, en quelque sorte, en "lien" avec le Caveau et ce, par l'intermédiaire des  filles de Guillaume Wintjens. Celui-ci cumulait les fonctions de cirier ( fabricant de cierges) et de sacristain à Chênée. Mais surtout il était le propriétaire du Théâtre de la CONCORDE, situé dans la même entité. Edgard D'Hont a dû obligatoirement fréquenter ce fameux Guillaume et vivre avec lui nombre de discussions culturelles passionnées. Guillaume Wintjens possédait tous les recueils  de Joseph Willem. Le paysagiste lui en a sans doute emprunté un exemplaire....qu'il ne trouva pas mieux d'utiliser d'une manière pour le moins originale et sans nul doute très déplacée! Péché de jeunesse sans doute....Le "Caveau liégeois" qui deviendra le "Royal Caveau liégeois"a été fondé le 15 mars 1872 par un typographe nommé Toussaint Brahy. Ce baptême se déroula au café du Faisan, chaussée de Vivegnis. Le curieux titre de "caveau" trouve son origine à Paris où quelques caves à vin devinrent des cabarets littéraires et gourmands. "Oufti...", cette innovation avait de quoi séduire l'esprit festif liégeois...Le rôle culturel du Royal Caveau est incontestable...quant à son rôle "gourmand" n'oublions pas que ce cercle est à l'origine de la replantation de vignes sur les coteaux locaux. Parmi ses artistes reconnus citons VRINDTS, le poète,DEMOULIN, le révolté notoire,Dieudonné SALME,le romancier et enfin "notre "préféré, compte tenu du point de vue particulier de ce site, le sieur Joseph WILLEM, qui donna  ses premières règles au wallon écrit et offrit involontairement un support concret à un paysagiste débutant. Petite compensation à ce sacrilège, le meilleur portrait contemporain dudit Joseph Willem ( qui possède encore une rue et un square à son nom) fut réalisé par ALPHONSE MATAIVE, membre d'honneur du Caveau mais aussi membre de l'innovateur "GROUPE des CINQ que menait ....Edgard D'HONT !!! ( renseignements extraits d'un article du journal Le Soir mis en ligne le 15/9/1997 à l'occasion des 125 ans du Caveau)

 

 

2eme essai