Un chaland à STINVAL-LOUVEIGNE

Edgard D'Hont a souvent fréquenté la vallée du discret Ry de Mosbeux dont le cours méconnu n'en demeure pas moins représentatif de l'univers naturel mosan. Pour ce faire, le paysagiste a bénéficié de la nouvelle ligne du tramway" Poulseur-Trooz". La machine à vapeur faisait notamment halte à Chênée avant de s'arrêter après bien des méandres devant l'huis accueillant du café du Vicinal à Stinval. (voir carte postale en bas de page). le patron y proposait ses sodas incomparables mais aussi un alcool de grain capable d'enflammer le coeur et l'esprit.

Une rumeur tenace prétend que même Napoléon Bonaparte choisit ce lieu pour se désaltérer avant de s'en aller avec ses grognards défier militairement la Prusse.

Le vieux paysagiste va, en 1939, remonter une dernière fois le ruisseau jusqu'à sa source afin de réaliser deux dessins où il mêle fusain et pastel. Ces croquis préparatifs, qui ne deviendront, sans doute, jamais tableaux à l'huile, représentent le même moulin au départ de deux angles de vue différents. Les rumeurs de guerre et leur concrétisation empêcheront l'artiste, décédé en 1941, de retourner sur place

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Le petit moulin de Stinval ne sera jamais défini comme "banal". Il est, en effet, ouvert à tous les résidents de la Principauté de Liège.

Les affaires du meunier de Stinval connaîtront l'asphyxie lorsque sera décidée la construction d'un nouveau "grand" moulin moderne situé plus en aval des sources.

Mis en vente, le bâtiment sera racheté par un laitier qui y installera ses machines. Las, à l'orée du vingtième siècle, l'édifice trop exigu, une fois de plus, sera abandonné. Inoccupé, il se délabrera doucement avant de tomber dans l'oubli. Edgard D'Hont sera peut-être alors l'un des seuls à lui trouver quelque charme séculaire...Par bonheur, réaffecté en logement privé, il revit aujourd'hui grâce à l'énergie réparatrice de son nouveau propriétaire...

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La carte postale ci-dessus est datée de l'année 1912. Le vieux moulin, alors déjà abandonné, est le bâtiment situé le plus à droite du cliché. On peut lire en façade " Laiterie Saint Remacle". La roue à eau, invisible ici, se situe en fait sur la droite et était jadis actionnée par le Ry de Mosbeux que l'on aperçoit couler à l'avant-droit de la carte-vue.

Comme nous l'a indiqué aimablement Monsieur Jacky Adam, grand spécialiste en la matière, plus en aval, un second moulin plus vaste, toujours visible aujourd'hui, est venu au cours des décennies en renfort du premier jusqu'à le réduire au silence à jamais..;